samedi 28 janvier 2012

avec l'imprimeur

L'encre, le rouleau..
Le bleu s'étale..
Envie de tout gribouiller..
Les lettres alignées.. 
Le papier crisse
Toucher
Aimer la trame du chiffon pétri
L'odeur de l'école..
L'antichambre d'un texte..
L éditera


vendredi 27 janvier 2012

avec une maison de Saignon

L'hiver ne frissonne pas, ici, en cette maison gardienne de mille oeuvres d'artistes, petits tabernacles assoupis dans l'immensité du silence de ces mois mis entre parenthèses.. une sorte d'oubli, d'endormissement plutôt.. la rythmique des saisons.. les végétaux ont replié leurs allures de conquête et bâtissent, dans l'invisible de leur sève, des ramages qui sauront alors nous étonner encore..

Le travail de la pause.. de l'arrêt.. du recul.. le lointain en perspective..

Une articulation lente orchestrée par la rythmique d'un feu de bois, d'un chien assoupi devant les flammes, d'une clairière de bougies tremblantes, petites respirations fragiles déposées en un campement d'élégance sur ce plateau de bois..

Tout d'abord.. l'apprentissage, toujours très irréel, du clavier.. des combinaisons de fonctions, de services, de probabilités.. des croisements de notes.. de mots, des effets très acrobatiques.. main gauche, main droite.. l'émerveillement de tout un petit monde qui se met en marche,. la magie du virtuel.. désarticuler l'éveil d'une réflexion.. s'abandonner à la précision d'un outil, cet outil qui me permet de débarquer là, vertigineux plateau de vastes étendues..

Plonger dans le bain de l'aventure..

Oublier la gomme, le taille crayon, le papier calque.. le buvard.. regretter encore que l'encre ne colore plus mes doigts.. résister à l'envie brutale de froisser une  page.. ne pas pouvoir la jeter, rageuse, dans les braises..

M'appliquer pour vous dire, vous chuchoter, que c'est Là que j’ai rencontré les oeuvres qui ourlent les panneaux de son quotidien.. ces panneaux qui se présentent inlassablement, un jour après l'autre, à l'entreprise laborieuse d'une vie en accomplissement.. des oeuvres qui l'autorisent à laisser les jours filer.. ne plus s'attarder sur un hier embourbé déjà dans des tentatives de nostalgie.. ne plus caracoler vers un demain trop hâtif..

Les oeuvres cadencent désormais son temps entre aube et crépuscule.

Les oeuvres ce sont les artistes.

Les rencontrer.. une nécessité pour comprendre cette alchimie de l'accompagnement..
J’apprécie ces heures, ces jours, ces partages avec "ses" artistes,  tuteurs vigoureux, emprunts complices de la galerie de Kamila.
Je les écoute.. et je m’étonne d'un dialogue en continu, scandé par des silences.. des échanges.. des mises au point.. hantées par le seul souci de l'application, du mot juste, de la tâche de couleur franche, de la vérité, de leur vérité.. cette superbe palette aux contours modelés par leur seule vision..