vendredi 4 juillet 2014

avec Jenny Lexander

Juillet  2014, en Arles.. les Rencontres Internationales de la Photographie claquent dans les ruelles de la cité, alourdies d'azur et de soleil.. Nous cherchons l'ombre.. La galerie d'Anne Clergue sera cette oasis de respiration, de reprise de souffle..
Sur les cimaises, des audaces de charme champêtre.. un herbier dirait l'enfance!! Evocation de ces minuscules tiges auréolées de graines ou de pétales que nous avons tous cueillies un jour.. errances merveilleuses et insouciantes d'un séjour campagnard.. déposer alors ces trésors de fragilité entre deux feuilles de papier journal.. attendre.. et, souvent, oublier nos petites créatures.. elles seront vaillantes et re-apparaîtront, à l'improviste, longtemps après, entre les pages d'un livre dérobé alors sur les étagères d'une bibliothèque familiale.. une trace délicate.. les émotions de jadis..

Les photographies de Jenny Lexander, artiste suédoise, nous offrent cette préciosité élégante et délicate, pure et sensuelle..
Chaque fleur porte le nom d'une émotion liée au jour de la cueillette. Elle sera photographiée et tirée sur papier Japon Gampi, papier épais fabriqué à la main et provenant d'une variété de mûrier rare.  Monsieur Seki était seul а fabriquer cette trame..il est parti avec ses secrets..

Ma Fleur se nomme Curiosité.
Elle est de pourpre parée et me parle de coquelicots, petites poupées vermillon qui picorent toujours
les champs de blé de leur ponctuation


Curiosité par Jenny Lexander, 2014 © Collection IdL 


                      
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samedi 8 mars 2014

avec Cathryn Boch

Drawing Now.. le salon du Dessin Contemporain au Carreau du Temple à Paris.. le printemps ose à peine !

Arpenter les allées.. l'air est beau.. flottent, sans fard aucun, des mémoires d'école enfantine.. la mine de plomb, le papier.. presque rien !.. le geste en simplicité extrême de la main, des doigts sur le crayon.. les stands sont sereins.. on y murmure.. atmosphère délicate et confidentielle.. envie de glisser ces papiers dans ma sacoche.. je retiens mon désir du trop, inutile !!

Je m'enivre de ces œuvres muettes et ô combien conteuses d'histoires, de légendes, de simple observation.. les visiteurs glissent dans les allées..

La joie de découvrir alors le travail de Cathryn Boch dont la trame de l'œuvre me fut dévoilée, par hasard, un jour déjà lointain, en un atelier du sud de la France.. des bobines de bois blond, vidées de leur fil de coton beige, jonchaient la bâtisse.. le fil avait zigzagué, décidé et solide, accompagné par le roulement cadencé d'une machine à coudre, sur des photographies sépia.. clichés de l'oubli, de paysages vus du ciel, de réunions de famille..genre " trésors enfouis dans une boîte à chaussures !! "
Le papier gondolait alors sous l’épaisseur de ces coutures, improvisant des bosses et des reliefs.. De ci de là, un soupçon de la photo originale apparaissait..
Le paysage était.. remous de l'antan fouettés par une mécanique proposant, masquée mais bavarde encore, la mémoire de ce qui fut.. quelques brides.. un relief !

L'œuvre aux " trois cabanes noires " rentrait dans ma collection.

Trois cabanes noires de Cathryn Boch © Collection IdL
(Cliquer sur l'image pour l'agrandir)