samedi 24 octobre 2015

avec Anne et Patrick Poirier

Revoir Paris !!

La FIAC en ce mois d’Octobre lumineux nous a convoqués.. arpenter les travées du Grand Palais.. être là, en ce Temple de l’Art Contemporain..
Pour moi, le désir seulement de m’inscrire en quelque sorte а un cours intensif d'Art Contemporain.. lever le nez sur les Appellations des Galeries.. tabernacles de ce que le monde propose en excellence!!
Autoriser mon regard à balayer - et à enregistrer - les œuvres cérémonieusement déposées sur les cimaises.. chuchoter, adopter - essayer, en vain!! - l’attitude un peu empruntée de collectionneurs ô combien avertis.. une légende!! cocasse le salon de la FIAC!!

L’envie de compléter mon instruction par quelques visites " in situ " des galeries. J’aime ces lieux, véritables chapelles d’un pacte établi entre le galeriste et " ses "  artistes..

Une exposition d'Anne et Patrick Poirier,  magnifique, assure l’actualité de la Galerie Mitterrand.
Une belle rétrospective, vertigineuse !
Regarder, longtemps, ces œuvres.
Et le désir de glisser dans mes cartons une photographie de la série Palmyre, « cliché »  des ruines de l'ancienne cité, revue et corrigée par le talent pictural des artistes.. un  passé lointain et majestueux qui s’imprime dans notre présent chaotique..

L’art me dit aussi l’histoire!! ..une mémoire.

Palmyre 1992
 Photographie rehaussée à la peinture d'Anne et Patrick Poirier
© Collection IdL
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vendredi 18 septembre 2015

avec Baltasar Dürrbach


Septembre 2015, l'automne toujours et sa nonchalance rougeoyante.

Baltasar Dürrbach expose ses dessins sur les cimaises de FLAIR Galerie, en Arles.. un bestiaire merveilleux empli de ses compagnons, de mes compagnons aussi, picorés ça et là au cours des années écoulées.. des animaux domestiques !

Il est des bêtes plus bizarres.. bizarres oui ! pas extravagantes !! non !! juste le tracé d'une plume qui adopte des contours audacieux, étonnants et loufoques !!

Des animaux préhistoriques ou totalement imaginaires apprivoisent le papier.. la fantaisie n'est pas hasard mais application d'un assemblage minutieux d’éléments aux rencontres peu probables..

J'aime et décroche vite la Bête à deux trompes..

Envie de m’évader aussi sur le chemin des saltimbanques, baladins de l'improbable..

all friends!!


La bête à deux trompes par Baltasar Dürrbach, 2015
© Collection IdL



                       

samedi 5 septembre 2015

avec John Stewart

Un vernissage en la Galerie d'Anne Clergue. Le photographe John Stewart invité.

Nous sommes en Septembre.. des effluves de vendanges pour certains.. pour d'autres des échos de tauromachie ! un air de rentrée rassemble les uns et les autres.. des visages aux mines superbes tanguent sur le trottoir ! l'humeur est belle, légère..
Et pour moi, la mémoire d'un autre septembre - le précédent -, d'un autre accrochage de John Stewart.. de la présence d'un autre artiste.. chut!!

Un soir donc de souvenirs chapeauté de curiosité : le travail de John Stewart étonne toujours.. un regard sculpté pour saisir la trame, le tissu, les plis.. habitués nous sommes à son travail en noir et blanc, à cette profondeur de contrastes. Ce soir, la couleur est là, royale et attentive ! elle ne flamboie pas.. non, la couleur est discrète, un peu confidentielle, découpée dans les éclats de dame nature, sans fard ! ..
Ce sont les photographies d'un  " défilé au Mas de la Bélugue. "
Je regarde.

Une cape de tauromachie.. ruissellement de retenues graves..
La cape ondule, allongée sur un tapis d'iris jaunes, ces iris sauvages qui ourlent les fossés marécageux de Camargue à l'orée du printemps.. ne pas cueillir ces coroles dorées.. elles flétrissent aussitôt, indomptables !

Anne glisse un point rouge à côté du tableau.. la cape est mienne !! pour les iris !!




Mariposa. Photographie de John Stewart 2015 © Collection IdL
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samedi 29 août 2015

avec Guillaume Degé

Je découvre le Salon du Dessin Contemporain de Marseille, Paréidolie au château de Servières.. Une appellation à la résonance complexe..une adresse de conte de fée.
L'invitation est parée de ces petits atouts délicats qui animent ma curiosité..
Le mois d'Août va se refermer.. Septembre envisage doucement des intentions automnales.. un élan encore bien camouflé !!

Très vite, ce salon m'entraîne comme toujours dans des allées inconnues, méandres éphémères d'une installation de stands calfeutrés.. Vous savez.. le silence de la mine de plomb et des crayons de couleurs, des gouaches et des aquarelles.. des oeuvres courageuses qui définitivement, sans artifice, imposent leurs présences.. et me racontent une histoire, un bout de souvenir blotti sur un papier choisi, une évocation d'un petit rien qui, sans intention fanfaronnante, demeure assoupi au fond des mémoires..

Papier Japon, Papier ancien, Papier chiffon.. chaque artiste choisit avec une attention ô combien minutieuse et personnelle la trame qui retiendra l'oeuvre.. une peau que l'on aimerait toucher, palper.. une attirance pour le grain, le relief, la pigmentation.. oui !! sensualité !!
C'est déjà une histoire..

Je marche.
Le silence murmure.
Les œuvres sont là, multiples et encore secrètes.. anonymes.. des intentions retenues..

Je vais, je viens
Je déambule sans aucune intention..  déjà les papiers dansent presque sous mon regard, se froissent, s’épaississent, s'allongent et s’étirent.. séduction ?? non !! c'est moi qui avance vers la conquête, toujours sans intention de " capture ".. une première attirance, une seconde, une troisième peut être.. et la cadence s'accélère.. je suis absolument envoûtée par ces dessins.

Je choisis la couleur, je choisis la forme, je choisis cette oeuvre de Guillaume Degé merveilleusement présente dans la Galerie Sémiose.

Mais est-ce bien moi qui " choisis "? Je confierais plutôt cette démarche à une petite musique intérieure.. et au divan !!

Guillaume Dégé,  2015, Sans titre,
 Gouache sur papier XVIII°, 20,5 x 16,5  © Collection IdL

dimanche 5 juillet 2015

avec Andrew Huston

Tulette.. un petit village de la Drôme, discret, posé lа sous le soleil encore excessif de cette fin d’après midi.. la quadrature des sillons des vignes retient encore la mémoire active d’un paysage viticole..

Là, au fond d’un chemin terreux et gentiment poussiéreux (ah !! cet été excessif !).. une maison vigneronne !! une vraie, sans fard, ni rosier au bout des rangs (les anciens disaient alors que ces feuillages  étaient les premiers à être atteints par le  Mildiou.. clignotant pour sulfater alors les ceps de vigne..un peu « pour faire joli »  et piochée dans de drôles de mémoires bordelaises sans doute cette histoire de maladie des roses !!)

Une longue maison donc « dans son jus », des murs йpais un peu essoufflés certes mais tellement conscients encore d’offrir un peu de fraîcheur aux habitants de l’été, d’ici, hommes et femmes au sourire ineffaçable.. passionnés par l’art.. joyeux, accueillants, généreux..
Dehors, un bassin agricole destiné à la préparation des divers traitements.. de l’eau fraîche y chantonne et les artistes en fin de résidence, assis sur la pierre, y puisent réconfort et détente discrète après une journée de labeur..

La nuit venue, une table danse sur des tréteaux.. des guirlandes de lampions multicolores re-dessinent les étoiles.. de savoureuses ripailles.. des bavardages tout azimut..

Nous sommes un soir de vernissage.. des artistes.. deux mois pour dénicher de quoi créer des œuvres in situ, ici et là..
Visiter.. se faufiler dans le dédale des chais, grimper une échelle.. et l’ivresse de cette cave emplit d’émotion ce petit voyage.. de la terre battue.. des presque rien qui disent plus que tout !!

Franchir, avant de s’éloigner, le seuil de la demeure..  « l’œuvre au bleu »  d’Andrew Huston, le Maître de maison, danse sous mes yeux encore tapissés de lumière de lune.. partir avec cette œuvre, l’œuvre d’un soir d’été, là et nulle part ailleurs.
Merci Karole
Merci Andrew


L'œuvre au bleu © Andrew Huston 2015
(Cliquer sur l'image pour l'agrandir) 

Andrew Huston devant l'œuvre accrochée chez IdL
   

samedi 20 juin 2015

avec Niki de Saint Phalle

Le printemps m'avait entraînée sur les rivages de l'Atlantique, en cette terre basque qui retient toujours et encore tant de mémoires.. l'océan, inlassablement, me rappelle vers ces contrées..
Nous étions encore hors saison, en avril peut être.. le désir de descendre vers l'Espagne, Bilbao, le Musée Gugenheim, l'exposition des œuvres de Niki de Saint Phalle. L'exposition fermait ses portes peu après.. le confort, immense, de déambuler en ces espaces sans piétinement.. prendre alors pleinement conscience du travail, gigantesque, puissant, de cet artiste.. Une scénographie franche et ô combien vive, sans retenue aucune.. du plein champ !! de l'éclat, des claquements, des détonations.. les salles muettes improvisaient un scénario impressionnant..une reconstitution historique d'un talent colossal!!
Retenir tant d'images.. les déplacer doucement dans les fonds de mes émotions en art.
Le temps passe..
Juin, chemin faisant, Paris.. la Galerie Mitterrand, espace généreux. Niki de Saint Phalle là. Bonheur et " fierté " de savoir un peu.. flâner, flâner toujours en galerie..laisser au temps
la cadence nécessaire pour oublier dehors.. être présente, juste présente. le regard seul agit, en direct avec le désir, soudain, de décrocher une Sérigraphie.. elle est grande.. elle raconte des histoires, petites pépites de mots accrochés ça et là.. un tableau d'enfant ô combien parvenu en maturité. C'est vif, c'est ourlé d'humour.. Ça claque et ça repose sur mes cimaises.. Je crois que ça chante !!


Dear Diary - My men 1994-95, sérigraphie de Niki de Saint Phalle
© Collection  IdL

              
                   Dear Diary - My men 1994-95 (Détail)
Dear Diary - My men 1994-95 (Détail)

              
                 Dear Diary - My men 1994-95 (Détail)
Dear Diary - My men 1994-95 (Détail)
           

vendredi 12 juin 2015

avec Sandrine Rousseau

Juin 2015.. avant que l’été ne dépose ses fagots de soleil enrubannés d'azur, je file en la Galerie d'Anne Clergue..

Un nouveau vernissage.. l'idée, toujours, de quelque chose à découvrir, à dénicher.. un bourdonnement d'impatience enfantine chantonne en moi tandis que mes semelles martèlent le pavé de la cité.

Un étonnement ourlé de découverte, toujours, flotte  sur les cimaises de cette Galerie, à quelques pas de la Place du Forum..

Ce soir, les œuvres de Sandrine Rousseau seront de sable et de roc parées - SAND AND STONE-  deux supports qui, sans fard, accompagnent l'ondulation de notre socle terrien tout en martelant de solidité l'assurance de nos pas..

Ce soir là, je choisis le roc.. besoin d'angles, d'arêtes, de limites, d'architecture..
L'œuvre de Sandrine accroche " tout ça ".. le mouvement galope dans un escalier plongeant vers les rivages du Rhône.. l’évasion en tentation..

Le Rhône.. Il est là toujours, depuis ces décennies en Provence vécues.. Arles, Tarascon, Avignon.. le Rhône, rampe ferme de mon nomadisme souvent incertain..

Le sable.. des rondeurs et des courbes.. de la fluidité..
Le sable.. je le retrouverai en terre Atlantique, complice permanente d'autres vagabondages..

 " Sand and Stone " par Sandrine Rousseau, 2015
© Collection IdL

vendredi 20 mars 2015

avec Pierrick Sorin

La Galerie Pièce Unique me fut conseillée par un ami. De passage à Paris, en mes rondes artistiques, j'oriente mes pas, dans la frilosité d'un hiver coriace, vers ces lieux légendaires de St Germain des Près..

Une Galerie, deux adresses.. un seul artiste : Pierrick Sorin !
Je pousse la porte de la rue Mazarine avec un peu de confusion..

Que vais-je dire ?
Que vais-je expliquer ?
Que fais-je seule en ces lieux, intimidants et inconnus ?

Je vais VOIR!!  Le regard est merveilleux.. il est silence, il est attitude, il est secret.. seuls des éclairs  fugaces, d’étonnement ou d' émotions pudiques, peuvent clignoter dans le petit cercle confidentiel de la pupille !!

Alors j'ouvre les yeux, je regarde et..

Je découvre le travail de Pierrick Sorin, fervent pratiquant de l'auto-filmage..

Plusieurs boîtes animées offrent de surprenantes scènes, cocasses et déroutantes, décalées, telles des micro plans, façon Woody Allen.. C'est drôle et touchant.. une réelle correspondance s’établit peu à peu avec ces Hologrammes !!

Hologramme.. j'avais bien lu ce mot quelque part, auparavant, mais ce jour-lа je prends conscience, totalement, de la technologie exacte de ce procédé.. délirant.. humoristique et, inévitablement, un peu " rétroviseur " de sa propre biographie..

VELOCITE  MATINALE est là, chez moi, petite lucarne animée et musicale..

Vélocité matinale, 2014. Théâtre optique édition 1/3
© Pierrick Sorin © Collection IdL

                                          
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