mercredi 22 novembre 2017

avec Céline Cléron...

Paris.. le mois de Mai peaufine ses intentions printanières.. la lumière est à nouveau zébrée d’étincelles, le jour s’enfuit moins vite.. la flânerie est de mise et l’événement Choices, initié par la Galerie Papillon il y a quelques années déjà,  m’entraîne à nouveau dans le tourbillon de la curiosité, de l’étonnement.. de la rencontre artistique..
Ces rendez-vous m’offrent la sensation, toujours, d’embraquer pour un nouveau voyage, destination inconnue.. Une sorte de jeu sérieux dont la joie caresse doucement des mémoires enfantines de parties de cache cache ou de chasse au trésor .. la campagne est vaste !

Ce jour là Céline Cléron est l’artiste invitée de la Galerie Papillon. Les oeuvres de cette exposition plongent dans L’horizon des évènements, thème retenu pour cet évènement. Je me souviens.. très vite le vertige de l’équilibre me surprend, comme une ivresse juste offerte par une première gorgée de vin à la robe grenat, ces vins que le temps a retenus dans l’obscurité d’une cave et qui dévoilent, un jour par hasard, ses intentions magnifiées de maturité.. Surprendre.. étonner..

J’arpente l’espèce, tanguant devant ce vaisseau caravelle juché sur un toboggan qu’il semble sur le point de dévaler.. cette oeuvre s’intitule Une minute de latitude.. je demeurerai aussi longtemps intriguée par les oeuvres constituées de toises, Conseil de Révision.. et par un buste de femme intitulé Lacrimosa.. et tant encore assemblées là dans ce même vertige..

Je feuillette alors le Catalogue de l’artiste. « D’un règne à l’autre/ Le perchoir d’Horus »  comme si le désir, lointain et pas encore nommé, me guidait vers autre chose.. Je voulais visiter encore et encore cet univers.. pousser des portes, parcourir des corridors.. une sorte de  partie de colin-maillard.. les yeux ouverts mais les mains tâtonnantes..
Sur une page, une photographie.. La perspective d’un couloir immense et le profil d’une religieuse à l’étonnante coiffe/cocotte en papier.. Il me revient en mémoires.. l’immensité du temps immobilisé dans le couvent des dominicaines qui fut cet emprisonnement de pension des années durant.. Pourquoi alors revenir sur cette image, ce cauchemar du temps que je ne parviens toujours pas à faire glisser dans l’oubli ?.. peut-être grâce à la coiffe/cocotte en papier qui m’autorise à basculer alors dans le jeu, le pliage..  les après-midi de vacances chez ma grand-mère à apprendre la minutie des formes pétries par les angles et les lignes  du papier cartonné blanc..

Une pirouette soudain pour repeindre ces années là..

L’oeuvre Construction#1 est là, posée sur un chevalet de bois élégant. Elle regarde mon petit monde.
Céline Cléron - Construction #1, 2009  - Photographie couleur contrecollée sur aluminium - 90x60 cm - Edition de 3 + 2A